► La vérité sur les MARGARINES


50 NUANCES DE GRAS

Bonjour,

L'une de mes résolutions pour cette année est de vous donner beaucoup plus d'informations, avec encore plus de vidéos et ainsi que d'articles exclusifs pour les lecteurs de ma newsletter (donc vous). Vous ne le savez pas, mais j'ai une autre grande passion en-dehors de la nutrition, c'est l'Histoire. Et ce qui est formidable, c'est quand ces deux passions peuvent fusionner pour vous raconter des histoires, qui, comme vous allez le voir, nous en apprennent beaucoup sur notre alimentation moderne. « Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens » comme disent les Berbères.

Le sujet sur lequel les opinions ont le plus changé depuis un siècle est certainement celui des graisses. Et l'un des symboles de cette évolution est très certainement l'introduction des margarines dans notre alimentation. Mais comment ce produit, qui est l'une des plus grandes arnaques de la nutrition moderne, a-t-il pu connaître un tel succès ?
Tout démarre aux Etats-Unis dans les années 1830, dans la ville de Cincinnati, surnommée à l'époque « Porkopolis », car elle était le centre national de la distribution de la viande porcine. Avant l'invention de la réfrigération, il était très difficile de conserver et de distribuer en ville la viande bovine, alors que la viande de porc, plus grasse, se conservait mieux et se salait facilement. A côté de cette industrie de la viande, il y avait également beaucoup d'entreprises utilisant la graisse de porc comme matière première, notamment les fabricants de savons et de bougies. Mais en 1837, une grave récession toucha le pays et 2 personnes, l'un savonnier et l'autre fabricant de bougies, qui s'étaient rencontrées peu auparavant en se mariant avec deux sœurs, décidèrent de fusionner sous les conseils de leur nouveau beau-père pour mieux prospérer : il s'agissait de William Procter et de James Gamble, qui venait de former Procter & Gamble, qui deviendra par la suite l'un des plus grandes multinationales dans les produits de grande consommation !

Afin de pouvoir proposer des produits à un prix compétitif, ils cherchèrent d'autres matières premières moins coûteuses que la graisse animale, pour finir par choisir des huiles végétales comme celles de palme et de coton, ce qui leur permettra de proposer le premier savon flottant dans l'eau. En effet, les savons coulaient jusqu'à présent, ce qui représentait un vrai problème notamment pour les femmes lavant le linge dans les rivières.
Quelques années plus tard, en 1910, un procédé inventé peu de temps auparavant par un chimiste français, l'hydrogénation, permettra à Procter & Gamble de transformer cette huile de coton en une matière solide ressemblant fortement à du lard : la margarine ! Malheureusement, l'hydrogénation partielle transforme une grande partie de l'huile en acides gras trans, reconnus aujourd'hui comme étant très néfastes pour la santé. 

La margarine de Porcter & Gamble, appelée Crisco, bénéficiera du marketing le plus imposant jamais vu à l'époque, P&G lançant des campagnes de pub dans tout le pays pour que les ménagères en fassent leur matière grasse de référence, en offrant des livres de cuisine gratuit pour toute boîte achetée ou même en sponsorisant des feuilletons radio de l'époque, très écoutées par les femmes justement (le nom « soap opera » vient justement du fait d'avoir été sponsorisé par des fabricants de savon !).

Par la suite, au cours du 20e siècle et surtout après la 2e Guerre Mondiale, grâce à l'industrialisation de l'agriculture et le perfectionnement des techniques d'extraction, les huiles végétales connaîtront encore plus de succès, renforcé avec le discours anti-graisses saturées et anti-cholestérol à partir des années 1970. Des huiles n'ayant jamais fait parties de l'alimentation humaine prendront une place majeure, comme celles de soja ou de maïs. Ce qui donnera par exemple en France les margarines à base d'huile de tournesol.
Publicité pour Crisco de 1937
Ces dernières années, les graisses trans étant officiellement reconnues pour leur danger et certains pays cherchant même à les bannir, les fabricants de margarine ont développé de nouvelles techniques pour se passer de l'hydrogénation et mettent en avant leurs produits « santé ». Sauf que…
  • Pour remplacer l'hydrogénation, les industriels utilisent des émulsifiants (vous savez, pour mélanger l'huile et l'eau), notamment des mono et di glycérides d'acides gras. Additifs obtenus à partir des mêmes grandes productions agricoles, surtout du soja OGM, par un processus utilisant des dérivés hydrocarbures toxiques comme l'hexane ou le tétrachloroéthylène (je vous avais dit que c'était sympa !)
  • La plupart de ces margarines mettent maintenant en avant un bon apport en oméga 3. Sauf qu'en parallèle, elles vous apportent aussi une quantité très importante d'oméga 6, dont l'alimentation moderne est déjà beaucoup trop riche, entraînant de nombreuses maladies inflammatoires. (Vous pouvez revoir ma vidéo sur les oméga 3 et 6 ici)
  • Pour faire face à la diminution des ventes, les industriels cherchent à atteindre de nouvelles cibles en visant par exemple les personnes ayant trop de cholestérol, grâce à ces margarines contenant des stérols végétaux. Une des plus belles arnaques de la nutrition moderne, ces produits surfant sur la peur irraisonnée du cholestérol (sur laquelle je reviendrai dans un vidéo dans les prochaines semaines) et apportant encore une fois beaucoup d'oméga 6 qui eux favorisent clairement les maladies cardiovasculaires.
Je pourrais aussi évoquer le fait que ces cultures intensives favorisées par toutes ces huiles végétales entraîneront des surproductions à partir des années 1970, date à laquelle certains se diront « Et tiens, si au lieu de moins produire, on continuait à recevoir pleins de subventions et que l'on donnait le surplus à manger aux animaux. L'herbe pour les vaches, c'est has been ! ». Voilà comment l'industrie céréalière permettra l'émergence des fermes-usines, d'abord aux Etats-Unis puis en Europe, et que pour s'attaquer à cette dernière, il faut d'abord et avant tout s'attaquer à la première (selon moi en tout cas).
En conclusion, pour vous donner quelques conseils pratiques :
  • Aucune, je dis bien aucune, margarine n'a sa place dans une véritable alimentation santé basée sur des produits bruts et frais
  • Je vais peut-être en surprendre certains, mais il est même préférable de manger un peu de beurre (quoi !). Oui vous m'avez bien lu mais sous certaines conditions. Déjà ce n'est pas du tout une nécessité, même s'il y a quelques nutriments intéressants comme la vitamine A, ensuite cela sous-entend de ne pas avoir de problème de santé liés aux produits laitiers (allergie à la caséine, maladie auto-immune, etc.) et de ne l'utiliser que pour tartiner, jamais pour la cuisson (sauf sous forme de beurre clarifié, le fameux ghee des indiens). A partir de là, vous pouvez en étaler quelques grammes, en choisissant un beurre de baratte au lait cru, bio de préférence.
  • Les purées d'oléagineux notamment d'amande et de noisette sont dans tous les cas un très bon choix si vous voulez du gras sur vos tartines.
  • De toute manière, vous savez si vous me suivez depuis longtemps qu'étant donné mon conseil d'éliminer le blé de votre alimentation, se faire des « tartines » est selon moi une chose qui doit rester assez occasionnelle et que le pain (même sans gluten) n'est pas une nécessité.
  • Pas besoin non plus de margarine pour cuisiner, je vous conseille d'utiliser des huiles végétales vierges comme celles d'olive et de celle de coco, qui sont mes 2 basiques en cuisine.
J'espère que cette histoire vous aura intéressés, n'hésitez pas à me le dire en réponse à ce mail si vous en voulez d'autres dans les semaines à venir, et n'hésitez pas à transmettre cette lettre à vos amis.

Et pour ceux qui voudraient des recettes garanties 100% sans margarine, les inscriptions au programme Naturacook sont encore ouvertes ;-)
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A bientôt,

Benjamin Dariouch
Fondateur de Naturacoach



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Naturacoach Conseil
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Paris 75002
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